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OMEGA Speedmaster Professional 3570.50.00

 

 

AVANT PROPOS :

 

On a déjà dit tellement de choses sur elle, j'ai lu tant de fois son histoire avant de la recevoir enfin en cette année 2007. Une année symbolique pour elle car anniversaire du cinquantenaire de sa création. Un bijou aussi intemporel ne pouvait que provoquer ma compulsion impulsive. J'ai rêvé si souvent de la porter à mon poignet, de m'imaginer à bord d'une navette spatiale à la conquête de notre étoile.
Je tiens de suite à remercier Jean-Michel de m'avoir fait connaître cette Omega sous autant de détails. Tout curieux en la matière se doit d'aller jeter un oeil sur le site de référence qu'il lui a consacré : http://www.speedmaster-mission.net/

A travers cette Revue je vais tout de même en rajouter une couche, faire ressortir mon vécu quant aux images que m'évoque cette montre mais aussi et surtout quant aux sensations que j'éprouve en la portant.

Alors bouclez vos ceintures : Ignition sequence started !

 

 

SPECIFICITES TECHNIQUES :

 

Marque : Omega


Modèle : 3570.50.00 aussi appelé Moon Watch.
Type : Montre classique pour homme.
Matériaux : Acier inoxydable pour le boîtier et le bracelet.
Mouvement : Mécanique à remontage manuel.
Calibre : Omega 1861.
Glace : Hesalite.
Couronne : Non-vissée dans le boîtier et signée.
Etanchéité : Résistante à 5 bars (site officiel).
Bracelet : Modèle 1998 (entre corne de 20mm).
Diamètre du boîtier : 42mm hors couronne (43mm couronne incluse).
Épaisseur du boîtier : 13mm.
Longueur du bracelet : 200mm.
Poids : 139g (boîte seule: 64g).

 

Beaucoup s'interrogent sur les dimensions exactes de cette montre. Les voici donc détaillées :


Cliquez pour agrandir l'image.

 

VUE D'ENSEMBLE / HISTORIQUE :

 

 

La conquête spatiale est passionnante et la Speedmaster peut se vanter d'avoir fait partie de l'un des plus vastes chantiers de ces derniers siècles en la matière : poser un homme sur l'astre lunaire et le faire revenir sain et sauf. Sur ce thème je vous conseille le visionnage de la série en 12 volets "From the Earth to the Moon" tirée du livre du même nom d'Andrew Chaikin.

Mais comment a pris forme le mythe Speedmaster?

Il faut savoir qu'avant qu'elle ne soit mise au point, sa marque de fabrique, Omega, collectionnait déjà les records horlogers puisqu'elle détenait de nombreux trophées mondiaux de précisions pour ses chronomètres. Lauréate à maintes reprises du concours de précision de l'Observatoire de Neuchâtel elle sort en 1957 le modèle Chronographe Speedmaster équipé de son calibre 321 à roue à colonnes. Ce sont peut être toutes ces récompenses qui ont pu décider l'astronaute Walter Schirra d'en utiliser un modèle à titre personnel lors du programme Mercury.
Mais c'est plus tard que la vie de cette montre va basculer. En effet, c'est très exactement le 1er mars 1965 qu'elle sera officiellement choisie par l'Agence Spatiale Américaine (NASA) pour équiper les astronautes lors des missions Gemini puis Apollo.
Ainsi lorsque la mission Gemini 3 décolle le 23 mars 1965, les astronautes Virgil Gus Grissom et John Watts Young portent chacuns une Speedmaster à leur poignet. Il en est de même quand trois mois plus tard leur homologue Ed White effectue la première sortie d'un Américain dans l'espace. Son Omega tiendra parfaitement le choc en résistant à toutes les contraintes.
Pour arriver à un tel résultat les critères de choix ont été draconiens. De nombreux autres chronographes de série (Elgin, Benrus, Gruen, Hamilton, Mido, Piccard, Bulova, Rolex, Longines) avaient été sélectionnés dans le plus grand secret par la NASA pour des tests de robustesse, endurance, polyvalence et précision. Vous pouvez consulter sur ce site tout ce que la gagnante a dû endurer mais aussi et surtout surmonter avec brio pour devenir l'heureuse élue, c'est tout bonnement époustouflant : http://www.clubspeedmaster.com/space/tests.htm.
Ce n'est qu'une année plus tard soit en 1966 que les dirigeants de la marque Biennoise seront informés des performances de leur montre.

Mais son heure de gloire historique sonnera le 21 Juillet 1969 au cours de la Mission Apollo 11 lorsque prenant la suite de Neil Armstrong, Edwin "Buzz" Aldrin foulera le sol lunaire avec à son poignet l'Omega calibre 321. Rappelons que dans les faits c'est Neil Armstrong qui le premier posa le pied sur la Lune, mais sans sa montre qu'il avait laissé à l'intérieur du module utilisé pour l'alunissage (LEM) pour cause de dysfonctionnement du chronomètre de bord. Toutes ces informations sont consignées dans Les Journaux des expéditions lunaires.

 


Crédit Nasa : Rare image en situation lunaire montrant Buzz Aldrin portant au bras droit sa Speedmaster sur bracelet velcro.


Ceci rajoute encore un peu plus au mythe de cette montre intemporelle qui a rempli son rôle à merveille en toute simplicité. Ce fut encore le cas au moment de la récupération de l'équipage d'Apollo 13 suite à l'explosion d'un réservoir d'oxygène du CSM pendant le trajet aller. Son équipage fut obligé de continuer le voyage à l'économie, prenant place dans le module lunaire et profitant de l'effet de fronde de la Lune pour assurer le trajet de retour. Les problèmes majeurs furent le peu d'énergie restant à bord du vaisseau spatial, la faible quantité d'eau et la quantité de dioxyde de carbone dans le LEM, prévu initialement pour la survie de 2 membres d'équipage et non 3 comme ce fut le cas. C'est durant ce périlleux épisode que le commandant Jim Lovell dans une atmosphère glaciale utilisa sa Speedmaster pour compter à rebours le temps de mise à feu des propulseurs qui permit de quitter l'orbite lunaire et de reprendre le chemin de la Terre, alors que tous les circuits électriques étaient déconnectés (préservation des ressources énergétiques) à l'exception de la radio. Après 5 jours de lutte les astronautes rentrèrent sur Terre sains et saufs sans jamais avoir pu alunir.

 


Image extraite de la série From The Earth to The Moon montrant le chronomètrage réalisé par Jim Lovell lors de la Mission Apollo 13.

 

Voilà la Speedmaster désormais devenue un instrument de légende utilitaire dans les moments les plus dangereux.

C'est à ce jour la première montre à avoir foulé au bras de son porteur le sol poussiéreux lunaire ce qui lui vaut le surnom légitime et approprié de "Moon Watch" autrement dit la montre de la Lune ou encore la montre lunaire. Il semblerait qu'elle ne soit pas la seule à avoir réalisé cet exploit puisqu'un épisode révélé en 1996 par l'astronaute David Scott montre que ce dernier aurait fait usage de sa montre de secours de marque Waltham lors d'une sortie extra-véhiculaire (EVA-3) au cours de la Mission Apollo 15 (voir ici et ici pour de plus amples informations).
Bien sûr d'autres se sont elles aussi essayées au vide spatial mais elle seule aura posé autant de fois son entre corne sur un sol dur au-delà de l'espace. Le site suivant http://digilander.libero.it/generalresearch/index.html répertorie l'ensemble des garde-temps ayant goûté à l'apesanteur auxquels il convient toutefois d'ajouter le chronographe Shturmanskie porté par le cosmonaute Yuri Gagarin le 12 avril 1961 à bord du Vostok 1 durant le premier vol spatial humain.

 

Bon revenons sur le sol terrestre pour une Revue de détails de ma Speedmaster référencée 3570.50.00.


LA COURONNE / LES POUSSOIRS :

 

 

- La couronne qui équipe cette montre est plutôt imposante avec ses 6.5mm de diamètre pour une épaisseur de 3mm. Située traditionnellement à 3h et constituée d'acier poli façon miroir, elle est striée sur tout son pourtour pour faciliter l'accroche lors du remontage et est bombée à son extrémité. C'est ici qu'a été apposé le logo de la marque à savoir le fameux symbole littéraire Omega (Ω) qui ressort en relief. Cette forme conique assure une intégration parfaite dans le prolongement de la boîte.
La prise en main est aisée et l'écartement des poussoirs permet un accès facile malgré l'encombrement de la lunette qui dissimule sa base. Néanmoins lors du réglage de l'heure il est préférable d'accèder à la couronne côté fond.
En pratique la couronne ne sort que d'un cran unique dans le but du réglage des aiguilles des heures et des minutes, cette montre n'ayant pas pour complication l'affichage de la date. Elle ne revêt pas non plus la fonction stop-seconde mais le balancier peut être arrêté facilement par un mouvement anti-horaire pour un ajustement précis du temps.

 

 

- Les poussoirs sont composés du même alliage que la couronne et brillent tellement que l'on peut s'y voir en reflet. Situés respectivement un cran en dessous de l'index à 2h et un cran au dessus de celui de 4h, ils sont eux aussi légèrement bombés à leur extrémité. D'un diamètre plus fin (4.5mm) ils dépassent de la lunette d'un peu moins de 5mm laissant entrevoir pour 1mm l'axe qui les soutient.
L'utilisation de ces poussoirs est parfois déroutante au premier usage car la dureté est frappante. Mais une fois exercé et averti ils se révèlent d'une souplesse agréable. Le premier permet le lancement du chronographe ainsi que l'arrêt de ce dernier. Il est alors possible d'interrompre un chrono et de la refaire partir par une simple pression sur ce même poussoir. Le second quant à lui permet la remise à zéro de l'ensemble des aiguilles affectées au chronographe (secondes avec aiguille centrale, compteur 30mn à 3h, compteur 12h à 6h).
La fiabilité du chronographe est impressionnante à l'usage puisque je n'ai décelé aucun écart après plusieurs minutes de comparaison avec une montre à quartz. On comprend maintenant l'excellence éprouvée par Jim Lovell lors du chronométrage de l'allumage des propulseurs du LEM pour un retour victorieux sur Terre. Une imprécision aurait alors été fatale, expédiant les 3 hommes loin de leur destination.

 

LA LUNETTE :

 

 

La Speedmaster est équipée d'une lunette tachymètrique non directionnelle mais fixe intégrée au boîtier et d'une largeur de 3mm. Elle est immédiatement collée contre le verre. La mention TACHYMÈTRE est inscrite en capitale avec l'accent sur le E ce qui n'est pas toujours le cas sur certains modèles.
Vue de face elle présente un fin pourtour métallique et un coeur noir laqué sans reflet alors que les indications qui y figurent sont inscrites en lettres et chiffres aluminium. Aucune peinture lumineuse n'y est apposée. de 500 à 105 l'indication est faite de points collés pour chaque unité majeure alors qu'à partir de 100 les index sont constitués de fins traits plus détaillés ceci pour assurer une meilleure lisibilité compte tenu de l'espacement de chaque valeur. L'équilibre visuel est donc réalisé.

Comment utiliser cette échelle tachymétrique? Vous verrez c'est très simple. Ce système permet en fait de mesurer une vitesse en unités par heure peu important l'unité de référence (miles, kilomètres...). Une fois le chrono enclenché dès la survenance du premier événements vous le stoppez à l'arrivée du second. L'indication en face de l'aiguille du chrono vous permettra de calculer votre vitesse ou le nombre d'unités possibles à l'heure.
L'exemple le plus concret est celui de la borne kilométrique à vitesse constante. Au passage devant la première borne j'enclenche le chrono et je le stoppe devant la seconde borne. Le chiffre indiqué sur la lunette au niveau de l'aiguille des secondes du chrono sera la vitesse à l'heure entre ces deux bornes.
Cette fonction anodine de prime abord s'avère appréciée des possesseurs de chronographe car elle assure un calcul rapide en toute circonstance.

Quoiqu'il en soit ce n'est pas le seul modèle de lunette adaptable sur une Speedmaster puisqu'il en existe un autre destiné à calculer le nombre de pulsations par minute. Un outil pratique dans le domaine de la santé.

 


Crédit : http://www.watchco.com.au : Lunette à graduation pour pulsations.

 

LA GLACE :

 

 

Comme les modèles originaux la Speedmaster 3570.50.00 est équipée d'un verre en Hesalite autrement dit une matière acrylique solidifiée pour une plus grande résistance aux accrocs ainsi qu'aux températures élevées. Elle est fabriquée maison par la marque qui n'hésite pas à y apposer sa signature de part son symbole grec en plein coeur au centre des aiguilles. Cet élément ajoute un coté authentique à l'objet car il ne doit pas être aisé à reproduire. En effet ce symbole minuscule (d'à peine 1mm) est presque imperceptible à l'oeil nu si on n'y prête pas une attention particulière. Mais en observant plus précisément la glace on remarque sans peine cette gravure réalisée à la machine. J'ai essayé autant que possible de shooter cette partie intime de l'anatomie de cette Speedmaster qui s'est gentiment laissée faire et ce, malgré que son verre n'ait subi aucun traitement anti-reflet. En pratique ceci n'a aucune incidence sur la lisibilité du cadran qui est excellente même à contre-jour. C'est selon moi un atout majeur pour cette montre : sa lisibilité à toute épreuve.

 


Une gravure minuscule gage d'authenticité.


Autre caractéristique, ce verre est légèrement plane en sortie de lunette puis bombé sur sa surface restante. Il ressort au maximum de 2 mm du boîtier lorsque la montre est admirée de biais. Il faut donc faire attention à toute les éraflures ou autres griffures qui pourraient lui causer du tort. La lunette quant à elle s'en trouve protégée.
Rappelons pour les fans absolus des glaces sans rayure qu'Omega a prévu le coup sur les modèles 3573.50.00 en modifiant ce composant par du saphir inrayable. En sus sur ce modèle elle ajoute un fond transparent destiné à la contemplation du calibre. On ne peut difficilement mieux contenter une clientèle toujours plus exigeante. Les astronautes ne nous démentirons pas.

 


Un verre aux formes caratéristiques.

 

CADRANS / COMPTEURS / AIGUILLES :

 

- Le cadran fait preuve de sobriété avec une couleur noir mate assurant une parfaite lisibilité en contraste avec les index. En outre aucun chiffre n'est présent sur son pourtour pour l'indication des heures.
Les index majeurs (5,10,20,25,35,40,50,55) sont représentés par des traits laqués blancs. Il faut noter qu'aucun de ces index n'est empiété par une indication ou l'un des compteurs ce qui assure une répartition égale de cette peinture luminescente dans l'obscurité. Nous sommes ici en présence de Super-Luminova car Omega a cessé d'employer le Tritium sur sa production depuis 1997. Or le modèle en ma possession est daté de 2002 (cf tableau de datation avec le chiffre de la boîte).
Seul l'index à 12h présente une particularité par l'ajout de deux points lumineux de chaque coté. Ce détail significatif en particulier sur les montres de style pilote a vocation au repérage rapide du sens du cadran. Citons par exemple le modèle aviateur d'IWC qui porte cette caractéristique depuis 1936.

Sur le pourtour restant du cadran les index des minutes mineures sont représentés par de fins traits blancs non luminescents alors qu'un trait légèrement plus épais et d'une longueur identique aux premiers est disposé à la suite des index majeurs. L'indication se fait avec précision jusqu'au 5ème de seconde à raison de 4 traits plus courts entre chaque index de minute ou seconde. A l'oeil nu il est quasiment impossible lors d'un lancement du chronographe de constater que l'aiguille ne stoppe pas précisément devant les micro index correspondants. Cela s'explique par le calibre employé (1861) qui tourne à une alternance de 21600 alt/h soit 6 mouvements de l'aiguille des secondes par seconde. Cet écart factuel ne se rencontre pas sur le calibre 321 originel qui tourne à 18000 alt/h soit très exactement 5 mouvements par seconde.
Omega a préféré laissé le cadran tel qu'à l'origine et ne pas modifier ce détail purement esthétique. En effet, je mets au défi quiconque d'apprécier cet écart lors d'une mesure chronométrique.

 


Une lisibilité parfaite en toute condition.


Inscriptions sur le cadran : de haut en bas ce modèle commence par indiquer le symbole grec Omega avec juste en dessous la marque puis le modèle en question avec la mention Speedmaster en italique. Enfin l'indication en majuscule PROFESSIONAL ajoute une notion de qualité et de reconnaissance à l'ensemble. En effet c'est uniquement durant l'été 1965 qu'apparaît ce terme "Professional" sur le cadran du modèle 105.003 puisqu'il est devenu la signature de la Speedmaster lorsque Omega fut informé que la montre avait été choisie en secret et qualifiée par la NASA pour équiper les vols habités.
Toutes ces informations sont rédigées en fines lettres blanches très discrètes et stylisées. Relevons enfin que ces inscriptions de forme pyramidales permettent une harmonie entre les compteurs et évite tout déséquilibre. Avec cette occupation de l'espace le regard n'est jamais détourné de son but.

 


Gros plan sur les inscriptions pyramidales sous l'index à 12h.


Enfin sous l'index à 6h au pied du cadran il est écrit en lettres blanches minuscules le lieu d'origine de la montre avec l'utilisation de la mention "SWISS MADE". L'inscription est d'ailleurs coupé ne laissant apparaître que son sommet clairement visible à l'aide d'une loupe d'horloger (x10). Il s'agit là de faire preuve de discrétion l'intérêt n'étant pas le tape à l'oeil sur une origine qui coule de source avec Omega, le cadran se trouvant d'autant plus expurgé. La fabrication helvétique ne fait aucun doute puisque le siège de la marque est établi à Bienne même si au cours de son histoire, Omega a exploité des succursales ou des ateliers à Cortébert, Köniz, Lausanne, Le Sentier, Les Genevez et Villeret.

- Les Compteurs sont selon moi absolument parfaits dans leur disposition et leur forme. Est-ce là un signe prémonitoire ou mon imagination qui me fait délirer mais ils me font penser à des cratères (lunaires) avec des reflets mats volcaniques. D'un diamètre de 7mm ils sont creusé dans le cadran, guillochés et biseautés sur tout leur pourtour ce qui donne à l'ensemble un aspect vallonné, en relief. Cela a pour conqéquence de jouer sur les contrastes et les effets d'ombre comme la surface de la Lune à l'approche du LEM.

 


Image de la surface lunaire avec ses cratères rappelant des compteurs...

 

Nous sommes en présence d'un affichage tricompax avec un positionnement conforme au calibre originel (321) avec son 3/6/9.
- Le premier à 3h correspondant au minutes du chronographe affiche un total de 30 unités avec indication des index pour chaque minute. Les chiffres 10, 20 et 30 sont affichés et on distingue les minutes mineures (1,2,3,4...) par de fins index blancs alors que les minutes majeures (5,10,15,20,25,30) sont marquées par des index plus épais.

 


- Le second à 6h reproduisant les heures du chronographe dévoile sa fonction par de fins traits blancs espacés pour chaque heure. Les chiffres 3,6,9 et 12 sont inscrits avec la même police de caractère que le compteur des minutes et empiètent sur leur index respectif en réduisant la taille de celui-ci.

 


- Le troisième enfin, à 9h fait office de petite seconde. En outre l'aiguille centrale étant destinée au chronographe il fallait créer un compteur spécifique pour les secondes classiques. Cet espace divisé là encore par de fins traits blancs représentant toutes les 5 secondes, marque un rappel avec le compteur opposé à 3h par les 3 indications des chiffres 20,40, et 60 (police identique). Ceci assure un équilibre visuel indéniable au cadran.
Indiquons enfin que le compteur de la petite seconde est "traînant" c'est à dire que son aiguille se déplace lentement et d'une façon continue alors que les deux autres sont de type "demi instantané" à savoir que leur aiguille respective se met en marche vers la 58ème seconde et avance progressivement jusqu'à sa cible à la 60ème seconde.


 

- Les aiguilles sont au nombre de 6 : 3 pour le temps classique : heures (8mm), minutes (12mm), petite seconde (0.4mm)/ 3 pour le chrono : secondes (17mm), minutes (0.4mm), heures (0.4mm).
Les aiguilles des heures et des minutes ont une forme de type bâton alors que la première Speedmaster arborait des aiguilles typées Broad Arrow. Cette forme n'est apparue qu'à partir de 1963 sur le modèle ST 105.003. Ici la simplicité est de mise avec ce jeu d'aiguilles qui fait référence aux index laqués par cet aspect linéaire. Réduites à leur extrémité par une pointe en flèche elles sont d'une blancheur mate sans reflet.
Un gage de qualité important réside dans le fait que l'aiguille des minutes (tout comme la seconde du chrono) atteint l'extrémité du cadran et ses index ce qui permet une lecture ainsi qu'un réglage optimal de l'heure.
Ces deux aiguilles principales sont recouvertes de Super-Luminova incorporée dans une rigole qui couvre quasiment toute leur surface. La luminescence est importante et la brillance dure plusieurs heures. La lisibilité nocture est excellente par cette disposition épurée.

 


Vision nocturne de l'Omega Speedmaster 3570.50.00.

 


Animation Flash de la Speed à l'heure de votre ordinateur (réalisation Lundi de forumania, merci à lui).

 

La trotteuse destinée au chronographe est imposante dans ses dimensions et sa forme : elle naît 3mm avant l'axe central des aiguilles et se prolonge jusqu'à l'extrémité du cadran (gage de qualité et de précision). Au départ épaisse et plane elle se réduit progressivement pour atteindre la forme d'une pointe de flèche prolongé par une tige très fine de 4mm de longueur faisant écho aux 3 aiguilles des compteurs et qui coupe en plein centre l'index à 12h. Cette pointe de flèche est elle aussi recouverte d'une peinture lumineuse qui la distingue clairement des autres dans l'obscurité. On peut donc même dans le noir faire usage de son chrono pour une mesure rapide, les aiguilles des compteurs n'étant pas lumineuses. Notons que cette trotteuse est restée semblable depuis 1968 alors qu'auparavant son contrepoids était en forme de goutte à l'extrémité pointue et la pointe de flèche légèrement plus volumineuse.

 


Zoom sur la trotteuse du chronographe.

 

Les aiguilles affublées aux compteurs sont toutes identiques dans leur taille (4mm) et disposition. D'une couleur blanche là encore elles reprennent le même style bâton se concluant par une pointe. Elles laissent apparaître de manière apparente leur axe circulaire sur lequel elles prennent forme. Elles s'étendent jusqu'à environ 1mm du pourtour de leur compteur respectif.
Il convient de souligner la qualité de finition du montage de cette montre de part l'alignement parfait de toutes ses aiguilles y compris lors d'une pression sur le poussoir inférieur pour une remise à zéro du chronographe. Il est alors plaisant de voir toute cette finesse revenir à sa place en une fraction de seconde.

 

LA BOITE :

 


Aspect brossé du boîtier sur son arrête.

 

La boîte de la Speedmaster est constituée d'acier inoxydable 316L. D'une épaisseur plutôt modeste avec ses 7mm fond inclus et verre exclus il est très agréable à porter.
Deux finitions ont été exécutées : sur la face principale a été réalisé un polissage façon miroir alors que sur les flancs latéraux a été appliqué un brossage dans le sens de la longueur.
La couronne est les deux poussoirs sont protégés par cette boîte taillée spécialement. Cela a pour effet de limiter la grosseur de l'ensemble malgré ses 42mm de diamètre entre l'entre corne du poussoir et son coté opposé.

Le fond est vissé grâce à 6 encoches généreuses réparties également sur son extérieur. Ce vissage autorise une étanchéité donnée pour 5ATM soit 50m. C'est peu me direz vous mais néanmoins suffisant pour la trempette légère. Elle n'est pas prévue pour fleurter avec les grandes profondeurs. Après tout c'est une Speedmaster et non pas une Seamaster. Il faut donc prendre garde à ne pas trop la manipuler en eau profonde.

 


Une montre diplômée par la Nasa.


D'un diamètre de 38,8mm ce fond porte 3 finitions différentes apportées au même alliage représentant 3 cercles concentriques :
- le premier et le plus large à l'extérieur (38.8mm) a subi un polissage miroir et supporte les 6 encoches de dévissage.
- le second (29mm de diamètre) présente un aspect brossé de manière circulaire ce qui accentue l'accroche au poignet et atténue les risques de glisse. C'est sur cette partie qu'est apposée une phrase publicitaire et vendeuse pour Omega. Disposée sur 2 lignes et inscrite en majuscules par une gravure laser remplie d'une peinture noire brillante l'annonce vante les mérites du modèle auprès des astres : FLIGHT-QUALIFIED BY NASA FOR ALL MANNED SPACE MISSIONS / THE FIRST WATCH WORN ON THE MOON.
Cet ajout est de bonne guerre et la marque a tout intérêt à mettre en avant son savoir faire et sa réussite extra-orbitale car elle fait partie intégrante de l'histoire de la Speedmaster. C'est aussi cela le marketing.
- le dernier enfin situé au coeur (15mm) présente une finition sablée et rainurée. Le contour de ce cercle est épais, biseauté, et son relief dépasse légèrement lorsque l'on observe le fond de biais. Il laisse ressortir là encore en relief le fameux dragon à pâtes palmées ou cheval de mer entouré de la mention "speedmaster" et du symbole grec Omega.

Dernière indication sur la boite et non des moindre, le numéro de série de la montre gravé au laser à la base de l'entre corne gauche. Ce chiffre permet d'identifier exactement le modèle en question et en particulier d'apprécier la date exacte de sa fabrication. Pour obtenir plus de détail sur votre montre Omega a mis en place un système d'information accessible à tous les possesseurs de vintage disponible à cette adresse : http://www.omegawatches.com/cu_vintage/main.php
Le site de Jean-Michel (disponible ici) permet aussi de dater sa Speedmaster en fonction de son numéro de série.

 



 

LE MOUVEMENT / CALIBRE :

 


Crédit : Photo d'un anonyme montrant le calibre Omega 1861.

 

La Speedmaster 3570.50.00 est équipée du calibre Omega 1861 avec finition standard. Il est issu d'une descendance de renom qui a subi de multiples modifications esthétiques et techniques au cours de son histoire. C'est aussi le moteur qui a fait la légende de cette montre réputée pour sa fiabilité et sa robustesse (cf. les tests de la Nasa).
Traçons un court historique pendant lequel nous ne nous attarderons pas sur le calibre 321 (18000 alt/h) né en 1946 d'une collaboration avec Lemania (cal.1872). Son antériorité ainsi que sa roue à colonnes font de lui un élément très recherché par les amateurs de pré-moon autrement dit les références préalables aux premières missions lunaires. Son successeur le 861 (sur base Lemania 1872 avec 21600 alt/h) né en 1968 comportait 17 rubis et arborait une finition en or rose ainsi qu'un frein de seconde du chrono en métal. Ce même calibre 861 va ensuite subir de nombreuses transformations :
- En 1974 introduction progressive du frein en Delrin présentant des propriétés physiques indéniables : rigidité et résistance à la traction et au choc, endurance à la fatigue, résistance à l'humidité, à l'essence, aux solvants et à de nombreux autres produits chimiques, stabilité dimensionnelle, bonnes isolation électrique, bonne résilience et résistance au fluage, autolubrification naturelle, large plage de température de service.
- En 1980 première apparition de la finition luxe nommée 863.
- En 1992 abandon de la finition couleur Or rose, pour une finition Or jaune.
- En 1994 introduction progressive du 18ème rubis sur la roue de chrono, les ingénieurs et concepteurs chez Omega s'étant rendus compte que beaucoup de clients laissaient tourner le chronographe en permanence (par souci esthétique notamment). Normalement un chronographe est conçu pour ne fonctionner qu'occasionnellement lors de chronométrages (recommandation tacite pour une usure limitée). Cette modification a donc eu pour but d'améliorer le pivot de cette roue pour la rendre plus performante dans le temps.
- En 1996 changement de nom du calibre qui passe à la référence 1861. La seule différence avec la dernière génération de 861 étant le nouveau traitement rhodium qui remplace l'Or. Ce rhodiage est aussi appliqué sous la finition luxe avec le calibre 1863 qui équipe les modèles avec fond saphir (3573.50.00). Dans ce cas l'achèvement du mouvement est alors plus soigné car visible avec notamment la réalisation de côtes de Genève sur les ponts, le perlage des platines, le polissage et l'anglage des leviers, le remplacement des pièces en nylon par des pièces en métal.

NB: comme me l'a indiqué Jean-Michel (que je ne présente plus), il est une erreur fréquente qui consiste à affirmer que le 1861 a coïncidé avec l'introduction du 18ème rubis. C'est faux puisque l'on trouve quelques 861 tardifs portant le 18ème rubis.

De plus concernant la matière première utilisée pour concevoir les pièces des ponts des calibres Omega il semblerait que ce ne soit pas de l'Or à la lecture de cette analyse minéralogique : http://members.iinet.net.au/~fotoplot/rgold/rgold.html


Caractéristiques techniques du calibre 1861 : mesurant à nu 27mm pour une hauteur de 6.87mm il dispose de 18 rubis et tourne à une fréquence de 21600 alt/h (6 mouvements de l'aiguille des secondes par seconde) délivré par un spiral plat glucydur et non plus Breguet comme sur le calibre 321 (18000 alt/h). Il s'agit d'un mouvement mécanique à remontage manuel dont le rechargement est aisé puisqu'il démarre dès le 1er tour de couronne. Une vingtaine de tour du remontoir suffisent à le recharger suffisamment pour une journée complète. Le remontage est agréable et laisse une impression de douceur et de solidité.
Le 1861 dispose d'un chronographe intégré avec seconde centrale permettant un décompte jusqu'à 12h 59mn et 59s. Tricompax il affiche une petite seconde traînante à 9h, ainsi que deux compteurs demi-instantanés à 3 et 6h pour un calcul des minutes (30 maximum) et des heures (12 maximum). Le chrono est commandé par un système à came et non plus une roue à colonne comme pour le calibre 321.

Le réglage de la flèche de raquette s'effectue par une vis de précision.
Enfin, ce mouvement ne dispose pas en natif de la fonction stop-seconde. Il est néanmoins possible d'immobiliser le balancier en agissant dans le sens horaire contraire en position de remise à l'heure pour faciliter le réglage adequate du temps.

Réserve de Marche de la montre : après avoir remontée complètement la montre la réserve de marche optimale est donnée pour près de 42 heures.

 

Je vous invite à vous imprégner de la sonorité de la Speedmaster 3570.50.00 avec ce mp3 réalisé par marc_wl que je tiens à remercier pour sa mise à disposition et son travail sur la question : http://forumamontres.forumactif.com/viewtopic.forum?p=108226#108226

 


Crédit photos : marc_wl qui a réalisé ce test acoustique horloger avec comme cobaye une Speed 3570.50.00.

 

LE BRACELET :

 

En mission spatiale la Moon Watch était montée sur une longue sangle velcro pour pouvoir être portée par dessus les épaisses combinaisons des astronautes. Les modèles vendus font plutôt preuve de classicisme en utilisant le cuir ou le métal. Certains préféreront malgré tout affubler leur speed d'un bracelet velcro voire d'un nato pour lui donner un look baroudeur.

 


Image extraite du film Apollo 13 montrant une Speed avec bracelet velcro sur la combinaison de l'astronaute Fred Haise.

 

Pour ma part ma montre arbore le bracelet métallique modèle 1998.840. Cette référence figure d'ailleurs sur la boucle déployante ainsi que sur les extrémités des languettes destinées au serrage contre les entre cornes. Ce bracelet est d'une taille courante avec son entre corne de 20mm.
Entièrement composé d'acier inoxydable il est très massif et pèse à lui seul plus que la boite de la montre (75g contre 64g). La finition est excellente et l'impression de solidité est évidente. La fixation plane sur les entre cornes est idéale car elle permet un collage parfait au poignet. La montre est ainsi calée et ne glisse pas.

 



Il est constitué d'acier brossé sur ses deux faces excepté sur les extrémités de ses maillons centraux. Il est formé d'une série de 3 maillons pleins avec un faible espacement entre eux.
La boucle déployante est gravée de l'identité complète du modèle avec la marque, son logo et la référence exacte Speedmaster PROFESSIONAL à la manière du cadran. C'est donc bien un bracelet prévu spécifiquement pour elle. Cette boucle reprend le système introduit sur la Seamaster avec une éjection rapide enclenchée par la pression simultanée sur 2 boutons. Très sécuritaire ce procédé est efficace et permet une mise en place et une extraction facile de la montre.

 

 

Ce type de bracelet avec son aspect brossé n'est pas insensible aux rayures. Mais il peut être remis en état relativement facilement avec un équipement spécifique. Le site suivant explique comment procéder pour ravoir un bracelet comme neuf : http://www.kronosclub.com/KC/articles/230605.htm

 


Crédit : http://www.kronosclub.com

 

PACKAGE ET PAPIERS :

 


 

La montre est livrée dans un écrin cartonné blanc comprenant une boîte rouge recouverte de simili cuir avec l'emblème de la marque et rembourée de velour à l'intérieur. Un porte carte est joint afin d'y insérer la carte de garantie internationale Omega présentant un hologramme de l'enseigne ainsi que la référence de la montre, son numéro de série, la date d'achat, et l'identité du vendeur.

A cela s'ajoute un petit livret présentant les adresses des différents centres du réseau Omega à travers le monde pour l'application de la garantie, ainsi qu'un manuel d'instruction en 10 langues (dont le Français) qui expose pour chacune d'elles l'histoire de la Speedmaster et son mode d'emploi (mise à l'heure, utilisation du chronographe, mise en oeuvre du Service Après Vente).

 

GALERIE DE PORTRAITS :